L’énergie sexuelle circulant en moi est de plus en plus forte. Je tente de lutter contre cette envie oppressante de m’en décharger. Un rapide coup d’oeil sur mon Smartphone afin de prendre conscience de l’heure tardive. La raison voudrait que je me laisse gagner par cette nuit de sommeil qui s’offre à moi. Je suis infatigable. Je n’ai pas sommeil. J’ai envie de m’adonner aux plaisirs sexuels. Cette fois, ce n’est pas une envie brutale de baiser. Cette fois, un brûlant désir de faire l’amour à une femme s’empare de mon corps. Je cède à mes pulsions légitimes et me laisse envahir par les images excitantes parcourant cette application fraîchement installée sur mon téléphone. J’ai l’impression de feuilleter un catalogue érotique. Certes, les femmes présentes sur ce site de rencontre ne sont pas dénudées, mais mon esprit se charge de décrypter certaines positions suggestives. Le temps pour mes doigts de découvrir les fonctionnalités ainsi proposées et une notification visuelle surgit déjà en haut de mon écran : « CINDY vous a envoyé un nouveau message ». « Cindy » ? Est-ce son vrai prénom ? Curieusement, l’évocation de ce pseudo éveille de multiples sens en moi. Je me presse d’aller découvrir ce message.

Cindy : « Bonjour, Je viens de visiter ton profil et je te trouve très mignon. Que recherches-tu sur ce site ? »

Que dois-je répondre à cette question ? Facile, Je ne suis plus un débutant. Le jeu consiste à me créer le maximum d’opportunités, sans ne jamais me priver d’aucune occasion. Nous échangeons rapidement une dizaine de messages. Je ne souhaite nullement perdre mon temps dans ce début de relation virtuelle. Je sens que cette jeune femme, apparemment jolie, bouillonne de questionnements à mon sujet. Je lui demande de me communiquer son numéro de téléphone afin de quitter rapidement ce site destiné aux rencontres et regorgeant de multiples sources de distractions. L’humour qui me caractérise semble s’exprimer à loisir dans nos premiers échanges de textos. L’alchimie semble prendre facilement, je lui propose une rencontre demain après-midi. Elle est d’accord. Nous nous souhaitons une douce nuit, avant de nous détacher fébrilement de nos Smartphones respectifs.

                                                                                         ***

10 heures. Mon réveil interrompt difficilement mes envies de grasse matinée. Pourquoi devrais-je me lever si tôt un samedi matin ? Mon esprit divague, mais le souvenir de mes échanges nocturnes fait surface. La luminosité aveuglante de mon Smartphone, délivrant le message d’un numéro non enregistré, renforce la souvenance de ces échanges :

          – « Je porterai une robe rouge. A tout à l’heure ! »

J’ai rendez-vous avec Cindy.

Le temps de ranger rapidement mon appartement, de programmer une ambiance des plus intimistes, de me préparer soigneusement et me voici dans l’ascenseur de mon immeuble. Le chauffeur privé, commandé une trentaine de minutes plus tôt, m’attend d’un air enjoué.

          – « Bonjour, Monsieur. Toujours un plaisir de vous voir », me lance le chauffeur.

A sa manière de m’ouvrir la portière, je saisis dans son regard qu’il entrevoit le programme de ma journée.

          – « A la gare, je vous prie, Alphonse. »

La gare. Toutes mes précédentes rencontres ont débuté dans ce lieu chargé d’Histoire. Pourquoi ai-je fait de ce lieu public mon point de rencontres ? Patience, vous en saurez un peu plus sur mes diverses ficelles. Apprenons à nous apprivoiser. Posté non loin du lieu de rendez-vous décrit soigneusement la veille à ma nouvelle proie, je me poste tel un carnivore mesquin. Je suis à l’affût. Mon regarde balaye les passants et les passantes : en voilà une qui excite mes pensées. Cette journée semble bien démarrer. Soudain, j’aperçois une silhouette rouge se positionner dans le périmètre observé. Elle ne bouge plus. Le temps pour moi de la détailler de haut en bas, d’en extraire une appréciation globale avant de m’attarder sur les détails.

Devant moi se tient une jeune femme, la vingtaine, un doux visage allongé, un sourire resplendissant laissant éclater un rouge à lèvres foncé, des yeux marrons, des cheveux bruns qui se promènent furtivement sur ses épaules et qui caressent son dos. Comme précisé dans son texto du matin, elle porte une robe rouge vif laissant apprécié les courbes de ses seins. Par dessus, un léger gilet blanc recouvre ses épaules. Des escarpins noirs relèvent ses talons, lui offrant une silhouette des plus gracieuses. Elle est excitante. De légers bijoux, difficilement descriptibles depuis la place où je me trouve, semblent embellir ses fins poignets. Ma décision est prise : le piège doit se refermer sur cette jolie femme. Cependant, je ne me presse pas et une fulgurante envie de déguster ce moment se saisit de moi. Quelle bonheur de pouvoir observer cette inconnue sans pudeur aucune. Elle se tient non loin du quai de la gare. Elle est soumise à ma volonté de me dévoiler ou non. Malgré les 5 minutes de retard qui caractérisent mon absence près d’elle, elle ne semble pas s’impatienter. Une expression rassurante et paisible se dégage de son aura. Le contraste auquel je suis spectateur attendri est saisissant : comment cette jeune femme, d’apparence bien innocente, a-t-elle pu se jeter si aisément dans les mailles de mon filet ? Un filet si finement cousu, je dois bien le lui accorder.

L’attente n’a que trop durer pour cette fleur qui ne demande qu’à être cueillie. Mon plaisir préliminaire n’a été que trop comblé. Je m’avance d’un pas décidé en direction de Cindy. Après avoir déroulé mon jeu habituel, je sens que ses craintes légitimes ont disparu. Elle me suit sans demander son reste. Nous voilà l’un en face de l’autre, sur cette terrasse que je ne connais que trop bien. La mécanique qui anime mes rendez-vous se succède, elle aussi, dans un rodage qui n’a plus besoin de faire ses preuves. Peut-être qu’un jour, je me laisserais porter par un élan de confidences ; vous dévoilant ainsi plus en avant les coulisses de mes vices. Son regard semble ne pouvoir se détourner de mes lèvres, le flot de mes paroles assoiffant son envie. Il est temps de découvrir d’autres horizons, afin de renforcer son sentiment de sécurité et de familiarité à mon égard.

Le déroulement de cette partie est facile. Trop facile. Pimentons un peu le jeu avant que je ne me lasse de mon nouvel objet de plaisir. Je lui propose de faire une balade à cheval. La tenue arborée dans la matinée par la jolie demoiselle devrait lui compliquer la tâche, ce qui ne sera pas pour déplaire à mes yeux. La fin d’un été brulant a fait place à ce début d’automne. La douceur des températures laisse néanmoins place à quelques feuilles que l’on aurait posées délicatement sur un sol trop sec. J’imagine déjà ses hanches saccader au rythme des sautillements de sa monture. Sans aucune plainte de sa part sur l’activité proposée, ses yeux ne cessent de me dévorer. Dans un jeu réciproque, son sourire malicieux attise ma curiosité sexuelle à son égard.

D’un coup, je la force à arrêter sa jument et à mettre pied au sol. Sans lui laisser le temps de finaliser sa ligne d’attache, je l’agrippe par les hanches et lui offre délicatement un baiser. Mes lèvres caressent les siennes. Je sens son souffle s’accélérer au contact de ma main droite sur son visage. Elle semble comme hypnotiser. C’est à ce moment que ma main gauche descend subtilement sur ses fesses. Il ne me reste plus qu’à saisir ce qui me revient. Mais, la victoire serait trop aisée. Je m’éloigne alors franchement d’elle avant de regagner mon équidé. La grandeur de sa surprise laisse transparaître sa frustration. Laissons la belle se languir de plaisir.

À suivre…

MySexMind

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